C'était un week-end d'août qui ressemblait à novembre. Nous avons quand même pris nos sacs à dos, malgré la pluie. Ces deux jours de déconnexion, nous en avions vraiment besoin. Dans la Forêt du Risoux, en plein cœur du massif du Jura, la magie a opéré. Nos corps et nos esprits se sont apaisés.

Arpenter les chemins de la forêt du Risoux dans le parc national du Haut-Jura, c’est offrir à ses sens un calme bienvenu. Ici, pas ou peu de réseau, des épicéas plusieurs fois centenaires, une flore dense et une faune protégée. 

Nous avons arpenté ses chemins sans autre son que celui de nos pas mêlé aux chants des oiseaux. Quinze kilomètres au départ des pistes de ski de fond des Rousses, découvrant ici et là ses petites cabanes refuges offrant aux marcheurs de passage un abri de fortune bienvenu. C’est d’ailleurs l’une d’entre elles qui nous offrira un peu de répit, nous y attendrons patiemment une accalmie de pluie pour reprendre notre marche plus au sec. Disséminées un peu partout le long des chemins ces cabanes forestières sont toujours ouvertes et gratuites, et certaines sont assez grandes pour que l’on puisse y dormir. Elles sont d’un confort plutôt rudimentaire mais c’est justement ce qui fait leur charme, on s’y sent l’âme voyageuse.

Nous, c'est au Chalet Gaillard que nous avons posé nos sacs pour la nuit. Une découverte parmi les découvertes à ne pas manquer si vos pas vous mènent dans cette forêt jurassienne aux frontières entre la France et la Suisse.

Il est presque 19h lorsque nous arrivons rincés au Chalet Gaillard. Nos affaires sont trempées, nos pieds fatigués mais nos âmes enchantées par la découverte de cet écrin de nature caché dans la forêt du Risoux. Ici pas d'eau courante ni d'électricité. 

Le chalet est en autonomie totale, panneaux solaires, récupérateur d'eau de pluie et toilettes sèches... Au fond du jardin ! Je voulais un week-end de déconnexion totale, c'est réussi ! Même mon téléphone refuse de se reconnecter au réseau. 

À notre arrivée, Hervé, le maître des lieux, a pris soin d'allumer un feu dans le poêle à bois afin de faire sécher nos affaires. On a beau être en août, l'odeur du feu et sa chaleur accueillante sont les bienvenues en cette fin de journée humide. Nous ne sommes que quatre ce soir-là et nous partageons notre repas à la même table, en toute simplicité, avant de nous partager aussi le grand dortoir pour la nuit.

Au petit matin, août est revenu. Et à la lueur des premiers rayons du soleil, je découvre ce lieu enchanteur. Le petit chalet d'à côté abrite l'atelier de céramique de Lydie, je craque sur un magnifique petit soliflore en raku. Dans le jardin, se cachent de petites sculptures de femmes, telles des nymphes, elles gardent les lieux. Le chat, sans doute le plus heureux du monde, vient se rouler dans mes jambes alors que Lydie et Hervé s'affairent en cuisine, à midi, le Chalet est plein. Tout ici est charmant et invite à ralentir, la poésie est partout.

Nos connaissances d'un soir sont déjà reparties. Moi je n'en ai aucune envie, pour la première fois depuis des mois, je réalise que je n'entends rien d'autre que la nature et les battements de mon cœur.